L’impact de l’inflation post-covid et l’explosion des prix de l’énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine entrainent, non seulement une hausse des prix généralisés, mais également des conséquences défavorables pour la fiscalité des contribuables.
Par : Samuel Liagre Publié le 23/01/2023
Pour contrer l’inflation, le gouvernement et le parlement ont tenté avec le « paquet pouvoir d’achat » de diminuer les taxes : baisse des impôts de production, suppression de la redevance télé ainsi que six petites taxes comme le crédit d’impôt en faveur des maîtres restaurateurs. En réalité, cela est loin d’être suffisant et les contribuables vont vite le ressentir.
Une augmentation exponentielle de taxe foncière
Selon l’Union des propriétaires indépendants (UNPI), depuis dix ans la taxe foncière s’est accrue de 27,9%, cette augmentation continue en 2022. La taxe foncière a augmenté de 1,9%. Pire encore, selon les estimations, les bases locatives cadastrales seront revalorisées de 5,7% à cause de l’inflation en 2023 et l’exécutif ne compte pas plafonner la hausse dans la prochaine loi de finances.
Une nouvelle flambée de la taxe foncière est donc inévitable. Les communes et le gouvernement le justifient péniblement en évoquant les investissements de la transition énergétique et la baisse des recettes liée à l’inflation.
Enfin, dans certaines communes notamment du sud et sud-ouest, les impôts locaux annexes tels que la taxe Gemapi (prévention des risques d’inondations) risquent d’augmenter du fait de la multiplication des sinistres.
Un alourdissement de l’impôt sur la fortune immobilière
L’impôt sur la fortune immobilière (IFI) est né en 2018 et environ 130 000 contribuables doivent s’en acquitter. Il s’applique aux personnes détenant un patrimoine immobilier net supérieur à 1,3 million d’euros.
L’inflation galopante provoque des effets pervers sur les contribuables assujettis à cet impôt. En effet, les prix de l’immobilier ont fortement augmenté ces dernières années, mais le barème n’a pas évolué depuis 2013 (sous l’ex-ISF) et semble presque désuet en cette fin d’année 2022.
Cela provoque des répercussions importantes : une augmentation de l’IFI du fait de la hausse de la valeur des biens, mais aussi un accroissement du nombre des contribuables susceptibles d'être assujettis.
La question se pose de savoir si une modification de la stratégie patrimoniale peut être intéressante.
Effectivement comme l’IFI se calcule en déduisant les dettes, emprunter sur plusieurs dizaines d’années peut s’avérer avantageux.
Plus radical, mais tout aussi attrayant pour certains contribuables, l’option de vendre des biens immobiliers pour réduire l’imposition. En effet, il peut sembler plus rentable d’investir dans des placements financiers soumis uniquement au prélèvement forfaitaire unique (PFU) dit flat tax contrairement à l’addition IFI, taxe foncière, impôt sur les revenus fonciers, taxe d’habitation, charges locatives etc… Attention néanmoins à l’impôt sur la plus-value immobilière lors de ces ventes.
La bonne nouvelle, l’indexation de l’impôt sur le revenu
Néanmoins, parmi toutes ces mauvaises nouvelles, le gouvernement a décidé d’indexer l’impôt sur le revenu à l’inflation. Grâce à cette mesure, les français ne devraient donc pas subir de hausse de l’impôt sur le revenu en 2023.
Chaque seuil sera relevé : le premier seuil d’imposition devrait donc passer de 10 225 euros à 10 736 euros, dans le cas d’une inflation à 5 %.
Ainsi, pour les salariés dont le salaire a augmenté autant que l’inflation, le montant de leur imposition, pour 2023, sera équivalent à 2022 ; quant à ceux qui n’ont pas eu d’augmentation, leur imposition pourrait même légèrement baisser.
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